Les années folles de l'Hôtel de Ville

Exposition de photos d’archives dans le cadre de l’exposition éphémère :

“l’Hôtel de Ville d’Argentan s’emballe le temps de sa restauration”

La première pierre

Le 25 mai 1826, à l’emplacement du couvent des Dominicains (aussi appelés Jacobins), fut posée la première pierre d’un monumental Hôtel de Ville. Le projet est confié M. Félix Delarue, également architecte de l’Hôtel de Ville de Merlerault.

L’objectif est d’installer durablement les activités de la commune, jusqu’ici hébergées place Henri IV mais aussi d’accueillir les célébrations qui rythmaient l’année à l’époque, notamment grâce à la construction de halles.

Merlerault - Les Halles et l'Hôtel de Ville
1826 - plaque apposée sur la première pierre de l'Hôtel de Ville

Cette plaque de métal a été apposée sur la première pierre de l’édifice. Actuellement conservée au Patrimoine de la Ville, elle sera prochainement restaurée en vue d’être exposée au public.

Ci-dessous, une retranscription manuscrite, qui accompagnait la plaque dans son écrin.

« L’Hôtel-de-Ville d’Argentan présente au rez-de-chaussée, une vaste halle destinée aux grains ; à gauche, se trouve une salle d’étude pour la fanfare municipale de la ville ; à droite est le commissariat de police.

Par un large escalier établi de chaque côté, l’on accède au premier étage, à la salle des Pas-Perdus, vestibule immense donnant accès aux bureaux de la mairie, au musée, aux tribunaux de commerce et de paix, à la salle des élections et de mariages, puis à la bibliothèque communale. Là l’œil du touriste doit être satisfait : les manuscrits en ordre y sont joliment alignés… »

Extrait de Notice historique de la ville d’Argentan depuis sa fondation jusqu’à nos jours : ses monuments , sa population, son commerce et son industrie – 1887 M. Pigeon ; revu et complété par Albert Meinadier

Le Ballon

11 août 1907 - Enlèvement du ballon à l'occasion de la fête du Croissant

Le ballon était de toutes les grandes célébrations et son envol représentait à chaque fois un évènement qui attirait beaucoup d’argentanais curieux.

Dans le sillage du succès des épreuves d’aérostation des Jeux Olympiques de 1900 puis de l’exposition universelle de la même année, les ballons propulsés à l’hydrogène étaient devenus très populaires en ce début de siècle.

Place de l'Hôtel de Ville - Revue des Sapeurs-Pompiers, fanfare et ballon

Les fêtes

Inauguration de monuments, fêtes religieuses, compétitions sportives, commémorations, fêtes des écoles ou du travail…, nombreuses étaient, déjà dans le passé, les occasions de se réunir et d’organiser des festivités.

Facteur de cohésion sociale, initiation aux règles de la société, mais aussi moyen de transgresser la norme sociale, la fête rythme le calendrier annuel des citadins et des ruraux.

Affiche des festivités de juillet 1926
1928 Fête des fleurs - Char Bretonnet
Fête des fleurs - Char Brunet
1928 - Fête de la France à travers les âges
Juillet 1909 - Distribution des récompenses
1826 - Fête de nuit - illuminations de l'Hôtel de Ville

Le monument de Mézeray

avant 1886 - Monument de Mézeray

Cette sculpture de Victor Edmond Le Harivel-Durocher représente les trois frères Eudes :
Charles Eudes d’Houay, chirurgien et échevin d’Argentan, et Jean Eudes, fondateur de congrégations religieuses, sont représentés de profil tandis que François Eudes de Mézeray, historiographe de France et académicien, est en haut du piédestal.

Le 16 septembre 1866, eut lieu l’inauguration du monument de Mézeray et ses frères érigé sur le parvis de la mairie. Le buste de Mézeray encadré par deux statues l’Histoire et la Vérité.

“Nous sommes trois frères adorateurs de la vérité et de la justice; L’aîné la prêche, le second l’écrit, et moi je la défendrai jusqu’à mon dernier soupir”

Les allégories situées de part et d’autre du buste furent vite retirées (leur nudité aurait choqué certain⸱es argentanai⸱ses).

En 1886, le socle fut réduit pour financer le transfert du buste dans le parc des Lautour.

Enfin, en 1923, le buste de Mézeray est déplacé une dernière fois dans le jardin Saint-Martin pour laisser la place au nouveau monument aux Morts.

Le musée municipal

La fondation du musée municipal d’Argentan date de 1972. Il a été inauguré le 21 novembre 1874. Alors situé dans une salle au premier étage de l’Hôtel de Ville, il présente des peintures (dons ou dépôts de l’État et legs de particuliers), sculptures et objets divers.

En novembre 1936, le musée est transporté dans un bâtiment proche de la mairie, qui correspond à l’emplacement de l’espace Fontaine. La salle de l’Hôtel de Ville qu’il occupait devient salle des fêtes. En 1937, les tableaux sont soumis à l’appréciation d’un expert du Louvre. Joseph Lecompte, expert comptable originaire de Caen (1883-1950), est alors nommée conservateur.

Lors des bombardements de juin 1944, le musée est endommagé. Le bâtiment, remis à neuf après la Guerre, devient  la caserne de pompiers.

Le musée à l'époque où il se trouvait encore dans l'Hôtel de Ville

Les expositions commerciales

Dans les années 1920 se tenait, à la période de la Quasimodo sous les halles de l’Hôtel de Ville, une exposition commerciale. Chaque stand était l’occasion pour les commerçants des environs de mettre en valeur leurs savoir-faire et de présenter les nouveaux produits. Parmi les commerçants d’Argentan, les noms Maignan, Titard, Duval, Niverd ont été immortalisés par les éditeurs locaux.

Le Théâtre municipal

Le Théâtre, l'hôtel du Donjon et la rue de l'Hôtel de Ville
De 1842 à 1845, c’est la création du Théâtre municipal d’Argentan. Il est entièrement rénové en 1934 et ouvre à nouveau au public le 11 novembre 1934. Le bâtiment longe l’Hôtel de ville, l’étage est affecté au Théâtre municipal et une halle au beurre occupe la totalité du rez-de-chaussée hormis le vestibule et l’escalier donnant accès au Théâtre.

Le Théâtre est sinistré lors des bombardements d’Argentan le 6 juin et les tirs d’artillerie et les bombardements aériens du 19 août 1944 finissent de l’achever. Le bâtiment est considéré comme totalement sinistré. En 1954, la municipalité d’Argentan renonce à le reconstruire et décide la construction d’une salle des fêtes. Elle sera érigée sur l’emplacement des anciennes écoles primaires de la ville à l’aide des dommages de guerre du Théâtre.

A droite de l’entrée du théâtre, un “Café du Théâtre” est tenu par Monsieur Bourmault.

Lors de son passage à Argentan, la troupe du théâtre Pérès et Chabot a été le sujet d’une série de cartes postales éditées par les imprimeurs-libraires de la ville. Ce théâtre ambulant s’installait pour quelques semaines sur la place d’une ville. Il présentait des pièces “sentimentales” (notamment sur la guerre et “la veuve et l’orphelin”).

Les prises de vues ont toutes été réalisées dans le studio de Monsieur Boucher, photographe installé à Argentan.

Le Champ de Foire

Anciennement, le Champ de Foire était un champ, un herbage et une plantation de vignes appartenant aux Jacobins. À la Révolution Française, cette propriété devient un bien communal.
Un mur est édifié au sud du Champ de Foire pour établir un terrain de manœuvres pour la caserne Molitor. Cette parcelle prendra le nom de champs de Mars.

Les foires agricoles

Le Champ de Foire est en premier lieu un espace où se tiennent les diverses foires agricoles qui rythment l’année à Argentan et c’est encore le cas de nos jours.

5 juin 1909 - concours de taureaux

Le vélodrome du Champ de Foire

On se rassemble également lors de manifestations sportives et régulièrement sur le vélodrome du Champ de foire.

La piste circulaire a été couverte par des baraquements pour procurer un toit aux nombreux sans-abri. L’école primaire de garçons y sera aussi installée.

Le vélodrome du Champ de foire

Le concours de Gymnastique

Le 2 juillet 1922 se tenait sur le Champ de Foire le concours interrégional de gymnastique. Les clubs arrivaient par le train et défilaient dans la ville pour se rendre au Champ de Foire où était organisée la compétition.

juillet 1922 - Arrivée et défilé des clubs
1922 - Le jury du concours de Gymnastique

Le kiosque à musique

En 1900 la municipalité projette l’achat d’un des kiosques à musique de l’exposition universelle.

Le kiosque est finalement construit en 1911 et l’harmonie municipale y donne fréquemment des concerts.

 

Ce kiosque a été très endommagé par les bombardements de 1944 et démoli pour l’installation de baraquements destinés à reloger la population argentanaise.